C’est bien connu, les tout-petits n’aiment généralement pas le changement. Je dis bien généralement, parce qu’il y a de ces enfants tellement roger-bontemps que ça fait presque peur! C’est drôle, cette expression-là, ça goûte l’ancien temps, mais ça veut tout dire!

Quand je regarde  les autres mères autour de moi, je me rends compte que je ne suis pas la seule à m’en faire à outrance pour ma petite mini-moi (façon de parler, évidemment, parce que la coquine ressemble beaucoup à son père et aussi… à elle-même!).

On est vraiment intenses, c’est clair, puisque nous sommes toutes atteintes de la même maladie (d’amour?) : on suranalyse le moindre petit changement d’humeur chez notre enfant! Parfois, ça nous sauve bien du trouble, il faut l’avouer. Comme la fois où on a détecté 3 ans à l’avance la première plaque rouge sur son bedon. Ou la première crise de nerfs devant mamie parce qu’elle a osé penser couper ses toasts en petits carrés plutôt qu’en triangles! Quand on peut éviter, tsé…

Mais, des fois, c’est trop! À force de vouloir absolument lire l’avenir dans l’air qui circule, bien, on a tout faux!

Attends, avant de capoter!, que mon chéri me dit toujours. Tu t’en fais pour un problème virtuel!, qu’il ajoute.

Eh que j’haïs ça me faire dire ça! Et si ça nous rassure, nous, de nous énerver à l’avance?! On a le droit!

Oui, on a le droit, mais force est d’admettre que ça ne nous rassure pas pantoute!

Avec ce désir de tout prévoir, vient aussi l’obsession de la bonne décision. À prendre, je veux dire.

On a toutes été confrontées à un bon débordement de larmes le matin, à la garderie, quand est venu le temps de quitter. On a toutes expérimenté le fameux Non! Je veux pas! déchirant, ce mautadine de cri du cœur qui sait trop bien comment tronçonner le nôtre comme dans un mauvais film d’horreur! (Oui, je sais, il y a des chanceuses qui n’ont jamais connu ça, mais je n’en fais pas partie.)

Alors on fait quoi, dans ces moments-là? On suranalyse! Et parfois, on trouve le bobo. Pourquoi ce matin et pas hier? Que s’est-il passé entre le sourire de la veille et la mine qui explose d’aujourd’hui? Beaucoup de choses, quand on y pense!

Bien souvent, c’est le changement, le coupable! Pas tout le temps, mais quand même…  On est arrivés un peu plus tard pour laisser notre ti-minou dormir? À cause de ça, il a manqué la collation et la routine du cercle de la jasette! On a décidé qu’aujourd’hui, ce serait papa qui irait le déposer parce qu’il est finalement revenu de son voyage d’affaires? Résultat? Maman n’était pas là pour envoyer le bisou en push-push à la fenêtre! On est revenu en douce une fois le départ bien géré pour déposer subtilement Pénélope-La-Marmotte, son toutou préféré pour le dodo? Il nous a vu en allant aux toilettes et n’a vraiment pas su digérer ce second départ!

Les pleurs, ces matins-là, c’est la façon qu’a eu notre petit amour de nous dire qu’il n’a pas apprécié qu’on chamboule sa routine, qu’on ait envoyé valser ses repères sur lesquels il s’appuie, sur lesquels il se repose pour gérer son quotidien, sa vie d’enfant où tout paraît plus grand.

Tu es stressante, maman, avec ton changement, ce matin! qu’il nous dirait, s’il avait la maturité et le recul nécessaire pour verbaliser ses larmes, sa petite crise de bacon devant la porte.

Aussi, paraît-il que si on se sent trop coupables de laisser notre enfant à la garderie, il y a de fortes chances que notre propre anxiété devienne contagieuse et qu’il réagisse mal ce matin-là. Conclusion: à défaut d’être capables de faire un réel travail sur nous-mêmes et de mieux gérer notre stress, développons de bons talents de comédienne! Allez, mon amour, tu vas passer une belle journée, bisou, bonjour! (Refus d’aller à la garderie, sur Naître et Grandir).

Est-ce à dire que l’on devrait bannir le changement de la vie de nos enfants? Qu’on prend de mauvaises décisions? Pas nécessairement. Gérer le changement, ça s’apprend, ça se comprend doucement, lentement… Et ça vaut aussi pour les parents!

On est bonnes, les mamans!

Pascale Clavel est aussi l’auteure d’Un Autre Blogue de Maman.

Source : Best Animations

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Pascale Clavel

Pascale est la maman de « Bébé-Princesse-Rose-Petit-Chat » (un bon cliché ne fait de mal à personne) qui n'est vraiment, mais vraiment plus un bébé, maintenant... Avant d'être sa maman, Pascale était enseignante de français et de littérature, mais elle a aussi eu de précieux moments avec les plus petits, à l'école primaire. Les mots et elle, c'est une grande histoire d'amour qui a officiellement pris son envol sur les bancs de l'Université de Montréal, en création littéraire...

Vous pouvez aussi la retrouver sur son blogue: unautrebloguedemaman.com

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